Jour 5
J-1
​
5e jour de confinement
Ce matin du 5e jour de confinement Madeleine se lève avec un brin d'espoir. Hier soir des info lui ont semblé plus plausibles que les précédentes. Il s'agit des résultats de tests effectués sur des malades auxquels a été administré un médicament à partir de chloroquine, un dérivé de la Nivaquine qu'on a tous pris à l'époque des voyages dans les pays à risque de paludisme. La bonne nouvelle est que le laboratoire de production de Nivaquine, Sanofi, est français. La mauvaise est que le Maroc nous aurait déjà acheté tout le stock. Mais un autre vaccin dans l'immédiat semble faire son travail :
Pour le petit déjeuner, mazette, la machine à expresso ne fonctionne pas. Quelqu'un a oublié de remplir le réservoir d'eau et la pompe a tourné à vide. Le percolateur ne fait plus son boulot. Il faut normalement débrancher l'ensemble, laisser refroidir et réessayer. Rien à faire. Et c'était qui ? Personne. Madeleine rappelle la consigne, s'il n'y a pas d'eau dans le réservoir, on en met. Comme il n'y aura plus de café, on peut toutefois rappeler que le mot Café vient du mot éthiopien Kaffa. En arabe le nom café aurait la même origine que le nom vin, le vin étant le plus ancien des deux.
Pour sa petite maisonnée, Madeleine décide de faire un flan. Le flan remonte au Moyen Age, et vient d'Angleterre.Les premières tartes au flan en France datent du XIVe siècle. Pour la recette, c'est un peu compliqué, mais si on est attentif, on peut y arriver. Prendre une casserole avec du lait, ou de l'eau en période de confinement, ajouter un sachet de pudding Alsa, faire bouillir et verser dans des ramequins. Vous pouvez ajouter du sucre si jamais vous en avez encore. Si vous n'avez pas de sachet de pudding Alsa, cultivez d'abord de la vanille dans votre jardin ou sur votre balcon. Sinon achetez un flan au drive. Shirley apprécie, surtout celui à l'eau, puisqu'elle ne supporte pas le lait de vache
Comme c'est samedi après midi, qu'il y a un magnifique soleil qui ne doit pas durer selon la météo, Shirley et Madeleine décident d'effectuer quelques travaux dans le jardin. Nettoyer le sol des branches tombées pendant l'hiver, tondre, ramasser l'herbe, balayer les allées, vider et nettoyer les bassins, dégager les jets d'eau, tailler les haies, sortir les poissons rouges, placer les bancs, les nettoyer, les repeindre, nettoyer les éclairages, changer les ampoules.... Il faudra un engagement régulier, quotidien, mais les deux femmes savent que le jeu en vaut la chandelle.
Le soir, après la séance de yoga devenue quotidienne, la petite famille se regroupe autour de la télé pour visionner le dernier J'accuse que Pierre-Emile a téléchargé. C'est l'histoire du Général Piquar, un alsacien, joué par Jean Dujardin, au moment du procès du capitaine Dreyfus pour haute trahison à la fin du XIXe siècle. En plus du fait qu'il est alsacien (Piquard) Madeleine trouve que Jean Dujardin a très bien vieilli. Ce n'est plus le jeune hurluberlu pénible et décérébré, c'est un homme mûr avec beaucoup de charme. Le film a fait parler de lui puisque Polanski, le réalisateur a eu quelques problèmes comportementaux dans un autre siècle. Juifs tous les deux, il doit comme Dreyfus à l'époque, se sentir injustement persécuté.
.jpg)
A méditer :
.jpg)